Augustin de Livois
Président de l'Institut pour la Protection de la Santé Naturelle
Etudes bidons sur les vitamines : ATTENTION DANGER
Depuis plusieurs mois fleurissent des articles dans les journaux nous mettant en garde contre les vitamines et autres compléments nutritionnels. Ces produits, nous dit-on, augmenteraient notre risque de tomber malade de ceci, ou de mourir de cela.
En se prévalant d'articles scientifiques issus de grandes revues médicales internationales, des journalistes nous expliquent que l'excès de vitamines est dangereux pour nous.
La conclusion est toujours la même : surtout, ne faites rien, attendez de tomber malade. A ce moment, vous irez chez le médecin et vous prendrez les médicaments chimiques qui vous seront prescrits – sans poser de question.
En réalité, cette présentation des faits est trompeuse et dangereuse : elle risque de décourager un grand nombre de patients de changer leurs modes de vie et de les détourner de l'usage de compléments nutritionnelsdécisifs pour leur santé.
Un parti-pris trompeur
Beaucoup de scientifiques et de médecins sérieux ont pris la plume sur Internet, souvent avec talent, pour dénoncer la manipulation derrière ces articles, et souligner les failles méthodologiques qui remettent en cause les conclusions des études présentées au grand public. (1)
Malheureusement, la quasi-totalité des médias influents en France (chaînes de télévision, radios à grande écoute, grands journaux et hebdomadaires nationaux), continuent aujourd'hui à essayer de décourager le public de se soucier de ses apports nutritionnels et de son mode de vie.
« Les compléments vitaminés dangereux », annonçait l'Agence France Presse (AFP), dans une dépêche du 10 octobre 2011, suite à un article paru dans les Archives of Internal Medicine.
« Les compléments vitaminés s'avèrent inutiles pour une majorité de personnes et certains d'entre eux peuvent même entraîner des risques mortels chez les femmes âgées. Les compléments de fer figurent parmi ceux qui inquiètent le plus les chercheurs... », renchérissait Le Figaro le lendemain.
Trois semaines plus tard, ce même journal, qui s'intéresse si peu aux vitamines lorsque des études concluent à leurs bienfaits, titrait à nouveau que « L'excès de vitamines peut être dangereux », le 31 octobre 2010.
Il s'agissait cette fois de l'étude Select, présentée comme ayant démontré que la vitamine E était dangereuse. (2)
Résultats connus d'avance
En réalité, les résultats de l'étude Select n'ont surpris aucun spécialiste de la santé naturelle. Les chercheurs, volontairement ou non, avaient effectivement réuni les conditions pour constater une augmentation du cancer de la prostate chez les personnes ayant pris de leur vitamine E.
Car ils ont utilisé une forme artificielle de vitamine E, dérivée du pétrole, connue pour ses effets toxiques, et fortement déconseillée par par la majorité des spécialistes indépendants. A tel point que le site GreenMedInfo.com a consacré une page entière à toutes les recherches, dont les premières remontent à 1986, et qui ont démontré qu'il ne fallait pas donner de compléments alimentaires à base de vitamine E synthétique (artificielle). (3)
Une étude finlandaise, qui a eu recours à une forme naturelle de la vitamine E, le d-alpha tocophérol, à une dose de 50 Unité Internationales (UI) par jour, a conclu au contraire que la vitamine E, combinée au beta-carotène, diminue bel et bien de 30 % le risque de cancer de la prostate. (4)
Mais le cas le plus caricatural est sans doute la grande étude Iowa Women’s Health Study publiée dans Archives of Internal Medicine le 10 octobre 2011. Cette étude, parue le 10 octobre dernier, a servi de prétextes à des milliers de gros titres annonçant que les femmes ayant utilisé des compléments alimentaires ont connu une mortalité supérieure aux femmes qui n’en ont pas pris.
En réalité, pour peu que l'on prenne la peine de lire l'étude elle-même, ce que n'ont manifestement pas fait beaucoup de journalistes, on s'aperçoit que les données brutes recueillies par les chercheurs démontrent au contraire une baisse de la mortalité chez les femmes prenant des compléments vitaminés !
C'est incroyable... mais vrai.
Encore plus fort, une fois les statistiques corrigées pour tenir compte de l’âge et de l’énergie des personnes observées, voici ce que trouvent les auteurs de l’étude :
- Les femmes qui ont déclaré avoir consommé des complexes de vitamines B avaient une mortalité inférieure de 7 % à celles qui n’en avaient pas consommé ;
- Pour les suppléments de vitamine C, la réduction de mortalité était de 4 %
- Pour la vitamine D, la mortalité était plus basse de 8 %
- Pour le magnésium, la mortalité était plus faible de 3 %
- Pour le sélénium, la mortalité était plus basse de 3 %
- Pour le zinc, la mortalité était plus basse de 3 %
- Pour le calcium, la mortalité est réduite de 17 %
La seule association négative qu'ils ont trouvée concernait les compléments nutritionnels de cuivre (très rares à des doses élevées). Mais le cuivre n'est pas une vitamine et, comme le fer, il a un effet oxydant (producteur de radicaux libres). Cet effet est connu de tous les naturopathes sérieux, qui ne recommandent donc la supplémentation en cuivre et en fer que dans les cas de carences démontrées.
Motivations troubles
Pourquoi les chercheurs de l'Iowa Women’s Health Study ont-ils annoncé avec tambours et trompettes que les compléments vitaminés étaient dangereux, alors ? Et pourquoi les médias ont-ils repris cette information à si grande échelle alors que, habituellement, la santé naturelle et les vitamines les intéressent si peu ?
Hé bien, pour une raison... tordue. Les auteurs de cette étude ont introduit d'autres « biais statistiques » dans leurs chiffres, supposément pour les corriger, mais peut-être aussi pour trouver... ce qu'ils avaient envie de trouver !
Ils ont d'abord « ajusté » les chiffres pour tenir compte du niveau d’éducation, du lieu de résidence, de l’existence ou non d’un diabète, d’une hypertension, de l’indice de masse corporelle, d’un traitement hormonal de substitution, de l’activité physique, du tabagisme.
Autant de facteurs certes intéressants en soi, mais introduits « à la louche » dans les statistiques, et si nombreux qu'ils risquent de leur faire perdre toute lisibilité.
Mais ça n'a pas suffit : les chiffres continuaient à montrer une baisse globale du risque de mortalité, pour les personnes prenant des compléments vitaminés !
Alors ils ont pratiqué un quatrième ajustement, qui a introduit dans le modèle la consommation d’alcool, d’acides gras saturés, de céréales complètes, de fruits et de légumes. Et ce qui devait arriver arriva : à force de tripoter les chiffres, ils sont parvenus à inverser les conclusions de leur enquête, de manière à faire apparaître un risque lié à la consommation de certains compléments vitaminés !
Ces ingénieux chercheurs ont d'ailleurs opportunément « oublié » d'autres variables, qui auraient pu remettre en cause leurs résultats. Par exemple, ils n'ont pas pris en compte l'état de santé des femmes de l'étude (!), ils ont étudié un segment sociologique bien déterminé de la population américaine et, surtout, ils n'ont pas cherché à savoir si les vitamines prises en complément étaient naturelles ou artificielles.
En conclusion, cette grande étude a brouillé le tableau, au lieu de contribuer à le clarifier. Elle a permis à des journaux de vendre beaucoup de papier, et sans doute renforcé la conviction de nombreux médecins que, face à la maladie, les médicaments chimiques sont la seule réponse sérieuse.
Surtout, cette étude a probablement déstabilisé de nombreuses personnes qui prenaient des compléments alimentaires pour améliorer leur santé.
Les compléments alimentaires préviennent des maladies
Et pourtant, on sait que l'utilisation de compléments nutritionnels ciblés aide à prévenir les maladies et à atteindre un état de santé optimal. Une des études les plus rigoureuses qui aient été réalisées sur le sujet, l'a démontré au-delà de toute incertitude.
Il s'agit de l'étude réalisée par le bureau d'étude indépendant Lewin Group. (5)
Dans cette étude, les chercheurs ont été extrêmement stricts et ont pris en considération uniquement les compléments nutritionnels qui respectaient les critères suivants :
- Les compléments nutritionnels devaient produire un effet physiologique mesurable (et pas seulement des déclarations du patient témoignant d'une amélioration de son état) ;
- L'effet physiologique devait créer un changement de statut médical du patient ;
- Ce changement de statut du patient devait s'accompagner d'une réduction de ses dépenses de santé.
Et voici ce que les chercheurs ont constaté :
Calcium et vitamine D sont efficaces contre l'ostéoporose
Les auteurs de l'étude ont conclu que si toute la population retraitée des USA prenait 1200 mg de calcium et 400 UI de vitamine D par jour, cela permettrait de prévenir plus de 776 000 hospitalisations pour fracture du col du fémur sur cinq ans, et économiser 16,1 milliards de dollars.
Les oméga-3 sont efficaces pour le cœur
Les acides gras polyinsaturés à longue chaîne oméga-3 contribuent à prévenir les troubles du rythme cardiaque, améliorent le fonctionnement des membranes cellulaires, réduisent l'inflammation, diminuent le cholestérol et la pression sanguine, et ont bien d'autres effets positifs (sur le moral et les performances intellectuelles, par exemple).
Le Lewin Group a conclu qu'en donnant à la population retraitée américaine environ 1800 mg d'oméga-3 par jour, cela réduirait le nombre d'hospitalisations pour maladies cardiaques de 374 000 sur 5 ans. Les économies réalisées sur les frais d'hospitalisation et les consultations médicales s'élèveraient à 3,2 milliards de dollars.
La lutéine, la zéaxanthine efficaces pour la vue
Le Lewin Group a également analysé les effets de la lutéine et de la zéaxanthine, un caroténoïde que l'on trouve dans les légumes jaunes et orange. Sous forme de compléments alimentaires, on sait qu'ils permettent non seulement de prévenir, mais aussi de traiter la dégénérescence maculaire, c'est-à-dire la perte de vision centrale, une des principales raisons pour laquelle les personnes âgées ont besoin d'une aide médicale à domicile. L'étude a conclu que prendre 6 à 10 mg de lutéine et de zéaxanthine chaque jour aiderait 190 000 personnes à rester indépendantes, et permettrait d'économiser 3,6 milliards de dollars sur cinq ans.
Et ce n'est pas tout !
Vous ne risquez pas de lire ce type de nouvelles dans les grands médias, qui restent farouchement opposés à l'idée qu'il puisse exister une voie en dehors de la médecine officielle basée sur la chirurgie et les médicaments chimiques.
Et pourtant, les nouvelles médecines naturelles, validées par la recherche scientifique, permettent aujourd'hui de prévenir, d'améliorer, voire de traiter, la plupart des maladies. Une véritable révolution est en marche. Vous pouvez accéder gratuitement aux nouvelles découvertes les plus utiles en vous abonnant maintenant à la lettre d'information électronique gratuite Santé & Nutrition.
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Bien cordialement,
Jean-Marc Dupuis
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Sources de cet article :
(1) Voir en particulier Thierry Souccar, « Des vitamines qui augmentent la mortalité », lanutrition.fr, archives payantes, et Dr Mark Hyman dans Huffington Post, le 21 octobre 2011 (article en anglais) : http://www.huffingtonpost.com/dr-mark-hyman/vitamin-dangers_b_1018430.html
(2) Elevated Risk for Prostate Cancer Found with Vitamin E Supplementation, JWatch General. 2011;2011(1025):2.
(3) La page est accessible à l'adresse suivante : http://www.greenmedinfo.com/toxic-ingredient/dl-alpha-tocopherol-acetate
(4) http://www.medicinenet.com/script/main/art.asp?articlekey=6102
(5) http://www.lewin.com/
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