Quand une chose nous tient à cœur, notre premier réflexe est souvent de regarder les conséquences d’un échec potentiel, la déception qui nous habitera si on ne réussit pas… On utilise la peur pour se motiver à créer un mouvement, finalement. Si on veut perdre du poids, par exemple, on réfléchira aux kilos que l’on prendra si on ne fait pas assez d’exercice et si on mange excessivement. On pensera peut-être aussi à la culpabilité qui nous grugera – oh, et que l’on se promet de cultiver abondamment – si l’on ne respecte pas notre plan. Sinon, comment pourrait-on atteindre notre but, n’est-ce pas?
Personne ici ne jugerait une telle approche saine et constructive. Or, bien que l’on voie tous clair dans ce mécanisme, en théorie, la tentation peut être tellement forte d’utiliser la douleur comme source de motivation. Plutôt que d’avancer allégrement vers ce que l’on désire, on pousse contre ce que l’on ne veut pas. Plutôt que de se brancher sur la beauté de notre vision, on se laisse piquer par les images de défaite et de déception. Comme si on devait craindre ce que l’on ne veut pas pour obtenir ce que l’on veut… Comme si on devait avoir une image très claire et épouvantable de l’échec pour ne pas y succomber. Apparemment, la prémisse est qu’on ne peut pas tout avoir, qu’il faut se faire un peu de mal pour avancer.
Cela dit, quoi que l’on réalise dans cet état d’esprit, on en sort toujours perdant, à mon avis. Oui, la peur peut parfois créer un mouvement apparemment positif (au prix de souffrances et de sacrifices). Oui, elle peut faire bouger les choses (même si les changements qu’elle provoque sont généralement superficiels et extrêmement fragiles). Mais le gros problème, lorsqu’on utilise la peur comme moteur, est qu’elle ne nous lâche pas d’une semelle même lorsqu’on arrive à destination. On vit donc dans un climat de tension, et même nos plus belles réalisations ne sont fondamentalement que de jolies prisons.
Récemment, plusieurs matin-magiciens ont évoqué sur ma page Facebook la grande douceur de mes textes et de mon approche en général. C’est effectivement ce que je souhaite communiquer, plus que toute autre chose. Cela dit, je ne prône pas la douceur comme on prônerait du chocolat, juste parce que c’est délicieux et satisfaisant. Non, si elle est au cœur de tout ce que vis et écris, c’est parce qu’elle est la plus grande force qui soit – la seule véritable force, en fait, à mon avis. Oh, et il s’avère qu’elle est incroyablement délicieuse et satisfaisante, aussi.
Ainsi, «vivons avec amour» aujourd’hui. ;-)
Bonne journée!
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