«Réussir, c’est d’abord posséder intimement en soi le sentiment irréductible que l’on va réussir. Le contexte du dehors importe peu pour qui possède l’inexorable force du dedans.» – François Garagnon |
Qu’avez-vous décidé, pour 2012?
J’ai accompagné ma mère à l’hôpital récemment, pour sa séance de chimiothérapie, et nous sommes allées manger au restaurant par la suite (je n’ai pas de photo de cette journée, alors j’ai pensé vous présenter ces magnifiques petits pois…). Nous avions le cœur à la fête, car le médecin nous avait annoncé que 90 % de ses métastases avaient fondu, selon le plus récent test d’imagerie. Bon, ce qu’il ne savait pas, c’est qu’un autre médecin nous l’avait déjà annoncé, quelques jours plus tôt… Mais on ne se lasse jamais d’entendre une aussi bonne nouvelle, et l’entendre prononcer le mot «exceptionnel» nous avait donné des ailes! ;-)
Pendant que nous dévorions notre repas, nous discutions donc de la rencontre et, bien sûr, de cette expérience que ma mère vit depuis l’été dernier. L’expérience «Boum! T’es malade! P.-S.: tu pourrais mourir…». L’expérience cortisone, cathéter, anti-douleurs, chimiothérapie. Bref, l’expérience c-a-n-c-e-r.
Entre deux morceaux de tofu, ma mère m’a dit une chose extrêmement profonde, dont j’espère pouvoir traduire la puissance ici. Elle m’a dit: «J’adore la sauce au gingembre!» Non, plus sérieusement, elle a déclaré: «J’ai décidé de guérir.» J’ai décidé de guérir… Oh, elle n’avait pas un air super déterminé et les sourcils froncés, comme sur les pochettes de films d’action. Elle était très calme, très centrée. Elle m’a expliqué qu’elle avait fait le tour de la situation – c’est-à-dire qu’elle s’était sérieusement demandé si elle voulait vivre ou mourir… Et qu’après avoir soupesé les avantages et les inconvénients de chacune des deux options, elle avait pris sa décision: guérir. Évidemment, elle voulait guérir… Mais en plus, elle l’avait d-é-c-i-d-é.
Il y a une grande différence entre vouloir et décider. Tout le monde veut tout ce qu’il y a de meilleur, bien sûr… On veut tous un peu plus d’amour, de temps, de prospérité, de paix, de liberté. Dès que l’on est malade, on souhaite être en santé. Dès l’instant où l’on manque de quoi que ce soit, on en veut davantage. Vouloir n’est pas réellement un choix, en fait, mais un réflexe – un peu comme la faim ou la soif. Et bien qu’il s’agisse d’un mécanisme important, il y a peu de pouvoir ou de magie dans cet état. C’est une position d’observateur beaucoup plus que de participant. Et on peut avoir plusieurs «vouloirs» contradictoires en même temps.
Une décision, contrairement à un simple désir, est un alignement puissant et volontaire de nos forces intérieures. Un engagement. La racine latine du mot décision est decisio, qui signifie «action de trancher»… Il est donc question de choisir une option et de retrancher les autres. On décide que notre désir est possible et qu’on y a droit… Mais, surtout, on établit que l’on a notre mot à dire sur ce qui est possible et sur ce qui ne l’est pas.
Évidemment, il est extrêmement courageux de décider d’une chose lorsque certains éléments de la situation sont hors de notre contrôle (ou du moins, hors de notre contrôle conscient). On parle ici de devenir le héros de notre vie, vraiment… un héros qui fait face à sa peur de la mort, mais aux parties de lui qui pourraient la préférer, aussi, puis qui avance cœur premier dans la direction qu’il a choisie. Et non, il n’y a jamais de garantie… En fait, notre seule garantie – et c’est ce qui importe le plus, à mon avis – est que l’on aura dit un OUI retentissant à la vie.
Ainsi, qu’avez-vous d-é-c-i-d-é, pour 2012? ;-)
Je vous souhaite une splendide journée!
Marie Pier
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